Journée de l’égalité salariale : le plafond de verre se fissure
Le 20 mars marquera la Journée de l’égalité salariale dans le monde, mais cette occasion est célébrée dix jours plus tôt en Belgique. Avec un écart salarial de seulement 1,2 %, notre pays figure parmi le peloton de tête européen en matière d’égalité salariale entre hommes et femmes. Cet écart, bien que moindre chez nous, indique que femmes et hommes ne sont donc toujours pas égaux.
Il souligne en outre un problème persistant : les femmes n’ont pas les mêmes possibilités d’accéder à des fonctions de haut niveau. Alors qu’elles ont un niveau d’éducation équivalent ou supérieur aux hommes, les femmes sont pourtant sous-représentées dans la hiérarchie.
Les causes de cette inégalité sont diverses et complexes. La répartition traditionnelle des rôles au sein des familles y joue un rôle, tout comme la propension des femmes à opter pour des régimes de travail plus souples. Pour résoudre ce problème, des actions s’imposent à divers niveaux. Les autorités publiques peuvent renforcer la législation relative à la diversité et à l’inclusivité. Les entreprises doivent assumer leurs responsabilités en créant un environnement de travail inclusif et en mettant en œuvre des mesures concrètes afin de stimuler la promotion des femmes. Il est également possible de faire la différence au niveau individuel. Hommes et femmes doivent prendre conscience des privilèges qu’ils ont acquis et lutter pour une société plus juste.
La future directive européenne relative à l’écart de rémunération entre les genres est un premier pas dans la bonne direction. Elle devra être transposée dans la législation nationale avant le 7 juin 2026. Les entreprises devraient quant à elles se montrer plus transparentes concernant leur politique salariale et l’écart salarial au sein de leur organisation. Ces mesures devraient rendre les problèmes plus visibles, et la lutte pour les éradiquer plus concrète.
Cependant, les entreprises peuvent avoir encore plus d’impact, au-delà de la transparence nécessaire. Elles peuvent par exemple proposer des régimes de travail souples, des programmes de mentoring pour les femmes ou encore des formations en réseautage. Les quotas et la façon de les mettre en place posent toujours question.
Enfin, les responsabilités sont tout aussi grandes au niveau individuel. Faire carrière est en effet un choix personnel. Et une fois cette décision prise, il faut s’en donner les moyens, peu importe notre genre.
Le chemin vers une égalité parfaite entre les genres est encore long, mais nous sommes en bonne voie. Le plafond de verre se fissure, même s’il faudra encore longtemps avant qu’il ne disparaisse totalement. C’est en luttant à tous les niveaux que nous pourrons franchir les obstacles restants et créer une société égalitaire.
Mary-Ann Staar et Isabelle Timmerman, Senior Counsel Employment Law chez KPMG Law Belgium