La clé de la transition énergétique réside dans une étroite collaboration entre les parties prenantes et un rôle actif du consommateur d’énergie
Zaventem, le 8 décembre 2022 – Les objectifs climatiques ambitieux, la technologie, la numérisation, la réglementation et l’évolution du rôle des consommateurs transformeront fondamentalement le secteur de l’énergie d’ici à 2030. Dans un nouveau rapport de KPMG, des personnalités importantes du secteur de l’énergie belge s'interrogent sur l’avenir énergétique. Voices on 2030: The future of energy esquisse une voie de sortie de la crise énergétique actuelle qui repose sur une plus grande collaboration entre le gouvernement et d’autres parties prenantes, sur une production d’énergie verte et décentralisée, et sur un rôle actif du consommateur dans le paysage énergétique.
L’invasion russe en Ukraine a fait exploser les prix de l’énergie des ménages et entreprises, entraînant une nouvelle paralysie de la reprise économique après la crise du coronavirus. Ce choc énergétique a rendu encore plus prégnante la nécessité d’un nouvel avenir énergétique, loin des combustibles fossiles. Dans le rapport « Voices on 2030: The future of energy », KPMG permet à 17 grands acteurs du secteur de l’énergie d’envisager l’avenir. Quelles tendances et évolutions seront, selon eux, le moteur de cette transition énergétique ? Quelles mesures indispensables devons-nous prendre d’ici à 2030 ?
Ces intervenants assument différents rôles dans le paysage énergétique belge, des producteurs ou fournisseurs au gouvernement, en passant par les distributeurs. Le premier ministre Alexander De Croo, Thierry Saegeman (CEO d’Engie), Chris Peeters (CEO d’Elia) et Pascal De Buck (CEO de Fluxys), entre autres noms, apportent leur éclairage sur l’avenir énergétique.
Les experts KPMG perçoivent cinq domaines essentiels dans lesquels le secteur de l’énergie subira une profonde transformation au cours des prochaines années :
1. Le gouvernement commande la transition énergétique, en (plus) étroite concertation avec les principales parties prenantes.
Sécurité énergétique, tarifs abordables et durabilité figurent en bonne place sur l’agenda politique de tous les chefs d’État. La guerre en Ukraine a montré clairement que l’approvisionnement énergétique, considéré par beaucoup comme une évidence, est le principe fondamental de la prospérité et du développement économique. C’est la raison pour laquelle l’énergie en 2030 est gérée comme un domaine stratégique majeur d’intérêt national et européen.
Définir le mix énergétique optimal, renforcer la collaboration internationale, développer de nouvelles infrastructures, accélérer l’innovation, tous ces aspects exigent non seulement le leadership du gouvernement, mais aussi une étroite concertation avec d’autres parties prenantes, dont les entreprises énergétiques font partie.
Une vision à long terme, associée à une politique plus audacieuse et plus stable, est nécessaire afin d’offrir aux acteurs du marché un cadre leur permettant d’investir à long terme dans les énergies vertes et renouvelables. La crise énergétique a renforcé la prise de conscience que la transition énergétique exige une culture de dialogue et de confiance.
2. Le mix énergétique vert et diversifié engendre de nouveaux défis.
À l’échelle mondiale, les pays tentent de réduire l’utilisation des combustibles fossiles. Ils modifient leur mix énergétique afin de réduire les émissions de CO2 et garantir la sécurité énergétique à des prix abordables. Et cela passe par une diversification des sources d’énergie. Parmi les éléments importants de la feuille de route du secteur de l’énergie figurent la diminution de la consommation d’énergie, l’électrification du transport et du chauffage, ainsi que les molécules vertes.
L’électrification de la société et de l’industrie fait grimper la demande en électricité. Cela génère des défis importants tels que l’augmentation de la capacité de production, la détermination du mix de capacité adéquat ainsi que la garantie de tarifs abordables et de l’équilibre du système.
En 2030, une part importante de l’électricité belge sera produite par des sources d’énergie renouvelables. Notre pays joue un rôle précurseur en termes d’énergie éolienne offshore. D’autres sources d’énergie renouvelables, telles que l’énergie solaire et l’énergie éolienne terrestre, contribuent également de manière significative à la production d’électricité renouvelable. Notre pays a aussi augmenté considérablement la capacité d’échanges internationaux, mais il veille parallèlement à produire suffisamment d’électricité sur le sol belge.
La dépendance aux conditions météorologiques des sources d’énergie renouvelables constitue un défi supplémentaire pour le réseau électrique. Les centrales nucléaires et à gaz restent donc indispensables dans le cadre du mix de capacité. Les centrales nucléaires afin d’assurer une production baseload continue, les centrales à gaz pour être activées en cas de déséquilibre du système.
L’intégration de la production décentralisée nettement accrue et l’électrification du transport et du chauffage impliquent des investissements majeurs dans les réseaux de distribution à l’avenir. En effet, ceux-ci n’ont pas été conçus pour ces nouvelles applications, ils ont donc besoin d’une mise à niveau importante.
Une partie de la consommation d’énergie ne pourra pas facilement être électrifiée d’ici 2030, notamment les véhicules de transport lourd ou certains processus industriels. L’hydrogène ou d’autres molécules vertes représentent des alternatives visant à rendre la consommation d’énergie plus écologique.
3. Les consommateurs deviennent des contributeurs actifs dans le paysage énergétique
L’augmentation et la volatilité des prix de l’énergie ont mené à une plus grande conscientisation des consommateurs d’énergie. Tant les ménages que les entreprises réalisent plus que jamais que leur consommation d’énergie a un impact majeur sur leur vie, sur leurs finances et sur la planète. Ces consommateurs sont de plus en plus nombreux à produire leur propre électricité. Ils deviennent des « prosumers ». Des données et outils numériques leur permettent de maximiser leur autoconsommation et d’aplanir leurs pics de consommation, pour mieux maîtriser leur facture d’électricité. Les consommateurs, principalement ceux de l’industrie, contribuent également à maintenir l’équilibre du réseau électrique par la flexibilité, grâce à une « gestion de la demande ».
Cette évolution du rôle du consommateur d’énergie force les fournisseurs d’énergie à adapter leur offre à ces nouveaux besoins. Ils proposent davantage de services sur mesure par le biais de plateformes de données interactives, d’applications, de systèmes de gestion de l’énergie et de services de flexibilité.
4. Les données comme nouveau combustible pour le système énergétique du futur
Le système énergétique du futur est largement numérisé. Il est plus intelligent, plus intégré, et il génère des quantités considérables de données. Ces données rendent la consommation d’énergie plus efficace, l’automatisation et les applications gèrent des millions d’appareils au domicile du consommateur : véhicules électriques, pompes à chaleur, chauffages électriques, climatisations, etc. Le machine learning et l’intelligence artificielle contribuent à modifier le comportement des consommateurs et offrent ainsi de la flexibilité au réseau.
La visibilité améliorée, quasi en temps réel, du système énergétique offre des opportunités aux nouveaux acteurs qui bousculent les valeurs établies sur le marché de l’énergie. Ils se distinguent en proposant des services énergétiques efficaces, rentables et personnalisés.
5. L’ESG va au-delà de la simple consommation d’énergie plus verte
Le secteur de l’énergie joue un rôle moteur dans la décarbonisation de l’économie. En 2030, la consommation énergétique de la Belgique sera majoritairement issue de sources vertes telles que l’énergie éolienne et l’énergie solaire. Les gaz verts, comme le biogaz et l’hydrogène, occupent aussi une place de plus en plus importante.
La perspective de la circularité élargira également l’horizon du secteur de l’énergie. L’utilisation de technologies permettant le captage du carbone et la réutilisation du CO2 augmentera le potentiel d’énergie verte.
Une bonne collaboration entre les différents acteurs, c’est-à-dire les entreprises, les consommateurs, les pouvoirs publics et les régulateurs, est indispensable en vue d’atteindre les objectifs climatiques ambitieux.
Jorn De Neve, Head of Advisory et Head of the Energy and Natural Resources Sector chez KPMG Belgium, prédit :
« La guerre en Ukraine et la crise énergétique actuelle ont à nouveau placé la sécurité d’approvisionnement dans le secteur énergétique au sommet de l’agenda géopolitique. Plus encore, elles ont souligné le fait que l’énergie est un élément crucial pour la prospérité de la société et de notre économie. Le rapport Voices on 2030 montre que la décarbonisation accélérée et la nécessité de créer un nouvel avenir énergétique sont plus urgentes que jamais et que nous pouvons et devons faire plus. Nos Voices s’accordent pour dire que si nous voulons atteindre nos objectifs, toutes les parties prenantes doivent collaborer, à l’échelle nationale, européenne et mondiale. Nous avons besoin d’une approche unifiée pour rendre nos solutions pérennes d’ici 2030. »
Harry Van Donink, CEO de KPMG Belgium :
« En tant qu’entreprise internationale, nous avons un rôle crucial à jouer, avec KPMG, afin de relever les défis actuels les plus urgents. L’énergie est un sujet qui nous concerne tous, y compris les ménages et les industries. Avec ce rapport, nous voulons réunir les leaders en vue de stimuler le dialogue et un débat constructif sur l’avenir du paysage énergétique belge, pour ainsi réellement aboutir à la transformation fondamentale du secteur. »
Lien vers le rapport de KPMG Voices on 2030: The future of energy
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